Allocution
du Pr René CHAMUSSY,
s.j., Recteur de l’Université Saint-Joseph
à l’occasion de la conférence
inaugurale du Pr Chibli MALLAT
Directeur du Centre d’excellence
Jean Monnet
21 octobre 2004
La conférence inaugurale que le Professeur Chibli
Mallat s’apprête à prononcer n’est
pas ordinaire. D’abord, ainsi que son intitulé l’indique,
elle se veut « inaugurale » au
sens où elle se situe en tête d’une
série d’autres conférences dont les
auteurs seront parmi les plus prestigieux et ce, dans
le cadre d’un ensemble intitulé « Penser
l’Europe ». Cette dernière expression
peut certes nous paraître un peu ronflante ;
elle dit bien cependant ce que l’on veut rechercher :
la mise au clair d’un ensemble géo-politique
qui a encore bien du chemin à faire pour se situer
sur l’échiquier mondial, la découverte
aussi d’une partie du monde qui a sa façon
d’être spécifique et que ne peuvent
ignorer ceux que l’on a appelés les « pays
du voisinage » dont le Liban fait désormais
partie. Notre Université se sent d’ailleurs
doublement concernée par cet ensemble dans la
mesure où elle est d’une part enracinée
au Liban et, d’autre part, engagée dans
le système universitaire imaginé par les
pays du pacte de Bologne et choisi par tant et tant d’autres
pays – plus de 40 – ensuite.
Mais, ce qui rend cette conférence inaugurale
si peu ordinaire ne tient pas seulement à tout
ce que je viens de dire, nous ne pouvons en effet que
nous réjouir car la manifestation qui nous rassemble
est aussi une fête. La Chaire Jean Monnet instance
maîtresse de cette opération, vient en effet
d’être promue « Centre d’excellence
Jean Monnet pour l’intégration européenne ».
Il s’agit là, bien sûr, pour nous
tous et pour le professeur Mallat en particulier, tout à la
fois d’une très grande fierté et
d’une incitation à faire beaucoup plus.
Une très grande fierté car ainsi se trouvent
ratifiées par une instance internationale, ô combien éminente,
les deux compétences exigées pour l’acquisition
de ce label : la capacité pluridisciplinaire
et l’ouverture vers la société civile,
ladite ouverture étant liée à l’impact
régional.
Une incitation à faire beaucoup plus, car les
objectifs déclarés d’un Centre d’excellence
Jean Monnet visent évidemment au développement
accéléré des compétences
déjà signalées tout autant qu’à la
mise en œuvre d’une volonté d’ouverture
et collaboration avec tous ceux qui souhaiteraient voir
l’Europe développer sa politique de voisinage.
C’est ainsi que nous avons maintenant à prendre
nos responsabilités. Notre Chaire Jean Monnet
doit devenir un phare pour toute notre région,
elle doit de ce fait gagner en visibilité tout
autant qu’en compétence. Je pense que la
conférence que nous allons entendre ne sera que
le premier jalon de la longue marche qui s’annonce.